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Le mental d’une Championne de boxe

Le mental d’une Championne de boxe

© Crédit photo : Marie-Émilie Lamaison

Interview avec Mathilde Mignier (Toulouse 2018) – Championne France, Europe, Monde en boxe française : https://youtu.be/14TzWtkX4Wo

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AR. Bonjour Mathilde, est-ce que tu peux te présenter ?

MM. J’ai commencé la boxe française en 2002, et depuis j’ai plusieurs titres de Championne de France et Championne du Monde en 2017.

AR. Comment est-ce que tu travailles ton mental au quotidien ?

MM. Plus on a vu de situations, plus on les a répété, moins c’est incertain pendant le match. Ce que l’on va rencontrer dans le match ce sont des situations que nous aurons déjà vu donc nous ne serons pas surpris de ce qui va se passer.

La répétition crée de la certitude, et la certitude crée la confiance.

AR. Comment est-ce que tu restes motivée dans tes objectifs ?

MM. Je ne suis pas trop à cumuler des titres, je continue à faire ça parce que je m’amuse à boxer. C’est un jeu et juste le jeu c’est super motivant. Je recherche le plaisir.

Prendre du plaisir dans ce que l’on fait est la clé principale pour rester motivé sur la durée.

AR. Comment est-ce que tu gères le stress juste avant le combat ?

MM. Mon échauffement est globalement toujours le même, je sais à quel moment je commence à m’échauffer, je sais par quoi je commence. Si je me sens bien je continue comme ça, si je me sens moins bien je vais plutôt faire ça. Ce sont des routines vraiment perso que j’ai développé au fil des années à force de boxer.

Avoir une routine crée un cadre rassurant qui va contribuer à diminuer le stress.

AR. Est-ce que des fois juste avant le combat tu penses à la défaite ?

MM. Je ne réfléchis pas en termes de victoires / défaites. Je suis vraiment centrée sur l’action, ce que je dois faire à ce moment donné et ensuite advienne que pourra. Ou j’ai bien fait les choses et oui ça va marcher ou je n’ai pas fait ce qu’il fallait et à ce moment là ça ne marchera pas.

AR. C’est ça qui est énorme, comment fais-tu pour ne pas focaliser sur le résultat ?

MM. J’ai fait 6 finales France que j’ai perdu, en ne pensant qu’au résultat. Je me suis dit qu’il devait y avoir un problème quelque part. Peut-être que le résultat c’est la finalité, mais ce n’est pas moi qui dit si je gagne ou je perds. C’est quelqu’un d’extérieur. Donc je ne peux pas influer là-dessus. Par contre moi ce que je peux faire c’est boxer, boxer mieux que l’autre. Du jour où j’ai commencé à me dire tant pis le résultat ce n’est pas moi qui le donne, moi je boxe, je fais du mieux que je peux, je m’entraîne de sorte à ce que j’ai la réponse à n’importe quelle situation; de ce moment-là j’ai commencé à ne plus me poser la question de si j’allais gagner ou perdre et bien ça a marché.

Focaliser sur l’instant présent sans penser au résultat permet d’être relâché et d’exploiter son plein potentiel.

AR. Comment est-ce que tu gères les échecs ?

MM. Même quand j’ai gagné, de façon générale je suis toujours à me dire ça ça n’allait pas, etc. Donc quand je perds il y a juste plus de choses qui ne vont pas. Mais dans tous les cas travail. On retourne le lendemain au travail car il n’y a que ça qui fera que la situation ne se reproduira pas.

Se remettre en question régulièrement permet de ne pas « brider » son potentiel d’évolution.

AR. Comment est-ce que tu dépasses tes limites ?

MM. Je passe des heures et des heures et des heures à travailler, y’a pas de secret. Si je n’ai pas réussi à faire quelque chose à l’entraînement, le dimanche je retourne à la salle pour le bosser toute seule pour que le lundi ça aille mieux. C’est des heures et des heures de travail.

La réussite est indissociable de l’effort.

AR. Quelles sont tes routines gagnantes ?

MM. Régulièrement avant les matchs je me mets dans un état d’esprit où dans ma tête je vais me répéter par exemple les 3 thèmes différents que je vais faire dans le match. Donc je vais me les répéter en boucle en donnant une étiquette à chaque thème. Par exemple en 1er ce que je dois faire c’est « stopper l’autre ». Donc dans ma tête je vais avoir « stopper ». Et je vais me le répéter, répéter, répéter, cela me mets dans une espèce de bulle de concentration où la salle pourrait s’écrouler autour que je ne m’en rendrait pas compte. Ça me permets de ne pas m’éparpiller, de restée centrée sur 2-3 points. Je sais que mon cerveau ne peux pas faire plus quand je boxe. Rester centrée sur les points qui à ce moment sont les plus pertinents.

Plus votre vision sera claire et précise, plus vous obtiendrez des résultats de qualité.

AR. Pour finir, quels conseils pourrais-tu donner aux gens pour améliorer leur mental dans la vie de tous les jours, pour atteindre leurs objectifs ?

MM. 1/ Le travail, ça c’est clair. 2/ La concentration, ne pas s’éparpiller. On est sur 1 truc, on fait ça et après on fera autre chose. 3/ Le travail 🙂

AR. Merci d’avoir accepté cet interview Mathilde.

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Article rédigé par Aurélie Rayet – Préparatrice mentale ©

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